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Écrire pour le Journal de l’alpha : nouvelles modalités et avis des contributeurs

Par Sylvie-Anne Goffinet

Précédemment [1], j’ai formulé une question de départ orientée vers la recherche d’une plus grande participation des acteurs de terrain à la rédaction du Journal de l’alpha (JA) : Quel type de rapport à l’écrit mettre en œuvre à travers un Journal de l’alpha « revisité », en lien avec un projet d’écriture permettant aux contributeurs de « s’auteuriser » dans une perspective d’éducation populaire, en phase avec le projet de Lire et Écrire ? Soit un projet d’alphabétisation populaire qui fait notamment de l’écriture un outil d’expression sociale et politique, de prise de parole, de pouvoir sur sa vie, son milieu et son environnement, y compris pour les travailleurs.

Ce qui m’a amenée à réfléchir sur l’écriture et sur les processus de domination à l’œuvre dans l’écrit et à chercher des conditions d’émergence d’un processus d’« auteurisation », terme repris à Yvette Moulin [2], soit le fait de se donner l’autorisation de devenir auteurs, et de l’ouverture, non seulement intentionnelle mais réelle, du Journal de l’alpha à de « nouveaux écrivants ». Ces conditions sont basées sur un « changement de paradigme », alliant résistance et libération par rapport aux normes dominantes de l’écrit dans un rapport continu entre fond et forme, chacun devant pouvoir trouver une manière de s’exprimer en accord avec son origine de classe, son genre, sa culture.

Sylvie-Anne Goffinet,
secrétaire de rédaction du Journal de l’alpha,
Lire et Écrire Communauté française, 2017.

Télécharger l’étude (PDF).

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Concrètement, il s’agissait :

  • d’ouvrir le Journal de l’alpha à d’autres formes de contributions (graphiques, audios et vidéos, certaines contributions pouvant être mises en ligne en lien avec la présentation du numéro sur le site de Lire et Écrire, tout en étant présentes dans le sommaire de la version papier) ;
  • de proposer un soutien à l’écriture à tous les candidats contributeurs ;
  • d’encourager les contributions collectives ;
  • d’inviter les auteurs à se donner la liberté de se dégager d’un maximum de contraintes, tant sur la forme que sur le fond.

Le 22 juin 2015 marque le début de la mise en œuvre du processus. Les auteur⋅e⋅s du numéro alors en préparation sur la pédagogie du projet reçoivent par mail deux documents : un document d’information clarifiant le nouveau cadre du travail collaboratif mis en place pour la publication des contributions, et un « questionnaire-guide », sorte de « cahier des charges » qu’ils/elles sont invité(e)s à compléter en vue de spécifier ce qu’ils/elles attendent de la rédaction.

Avec ce numéro, nous voudrions « écrire » une nouvelle page de l’histoire du Journal de l’alpha qui se marquera :

  • par une ouverture à d’autres modes de contributions que les textes,
  • par la volonté de répondre dans la mesure du possible aux attentes de l’auteur ou des auteurs quant aux modalités de suivi de sa (leur) contribution par la rédaction.

En pièce jointe, vous trouverez un document intitulé « Aux personnes qui sont invitées à apporter une contribution », remplaçant le document nommé antérieurement « Procédure ». Nous vous invitons à le lire attentivement car des modifications importantes y ont été apportées.

Pouvez-vous compléter le « questionnaire-guide » (ci-joint également) […]. Vos réponses nous seront précieuses car :

  • elles permettront d’aménager au mieux notre travail collaboratif pour la publication de votre contribution,
  • d’évaluer la mise en œuvre du contenu et des « nouvelles » modalités de réalisation du Journal de l’alpha,
  • de remanier éventuellement le questionnaire pour la mise en chantier des prochains numéros.

Dès le numéro suivant, le document d’information a été envoyé avec l’appel à contributions et le questionnaire-guide aux candidats contributeurs.

Notons que le processus de soutien à l’auteurisation s’inscrit dans l’objectif du Journal de l’alpha – produire et diffuser réflexions, débats et pratiques de terrain sur des thèmes pédagogiques et politiques liés à l’alphabétisation des adultes –, sans modification de cet objectif, et qu’il s’adresse prioritairement aux travailleurs du secteur de l’alpha afin de leur proposer un outil qui réponde à leurs préoccupations professionnelles, sans modification de ce public cible non plus. Enfin que le JA reste un périodique développant une thématique par numéro et n’est donc pas ouvert aux contributions spontanées qui ne s’inscrivent pas dans une thématique programmée [3].

Le Journal de l’alpha n’est par ailleurs pas un journal d’apprenants ni écrit pour les apprenants. Leur contribution est néanmoins – presque toujours [4] – sollicitée via les appels à contributions qui sont relayés dans les équipes de Lire et Écrire et auprès d’associations du secteur. Des travailleurs de terrain sont ainsi invités à solliciter des apprenants pour qu’ils alimentent la réflexion par leurs témoignages, leurs écrits, leurs analyses, leurs retours sur les pratiques… Ce qui donne l’idée à certains de mener une ou plusieurs animations dans leur groupe en vue de travailler avec les apprenants sur le thème du numéro en préparation. Leur apport vient alors croiser ceux des autres contributeurs pour permettre une approche plurielle d’une thématique.

Mise en place de l’évaluation

Au terme d’un cycle annuel complet (4 numéros), un questionnaire d’évaluation a été envoyé, le 17 mai 2016, à tous les contributeurs ayant participé au processus depuis juin 2015. Les auteurs du numéro suivant, déjà lancé mais dont les contributions n’étaient pas encore rentrées, ont ensuite été associés à l’évaluation au fur et à mesure de la finalisation de leur article.

Numéros concernés
NuméroTitreDate de publicationNombre de contributions [5]
200 La pédagogie du projet
Quelle pertinence aujourd’hui pour l’alpha ?
1er trimestre 2016 15
201 L’alpha pour tous ?!
Toucher tous les publics, y compris les plus éloignés de la formation
2e trimestre 2016 9
202 Création de référentiels pour la formation
Enjeux, réalisations et chantiers en cours
3e trimestre 2016 10
203 Accueillir, orienter et accompagner
Tout un métier
4e trimestre 2016 13
204 Religion et laïcité
En quoi l’alpha est concernée
1er trimestre 2017 13
Total 60
Profils des contributeurs à ces 5 numéros
Professionnels de l’écriture*Travailleurs de 1re ligne**Travailleurs de 2e ligne***Apprenants
Lire et Écrire 9 30 + les travailleurs de 1re ligne de 2 équipes 21 + les travailleurs de 2e ligne de 2 équipes 2 groupes
Non Lire et Écrire 4 8 9 1 groupe +
3 apprenants
Total 13 38 + les travailleurs de 1re ligne de 2 équipes 30 + les travailleurs de 2e ligne de 2 équipes 3 groupes +
3 apprenants
Sur base des signatures des contributeurs (les contributeurs de plusieurs articles ne sont comptés qu’une seule fois) [6].

* Chercheurs à l’axe 3.2, auteurs d’ouvrages ou contributeurs réguliers à des périodiques ou autres publications.
** Animateurs, formateurs, agents d’accueil…
*** Responsables/chargés de projets, coordinateurs/conseillers/chargés d’appui pédagogique, formateurs de formateurs, coordinateurs/directeurs d’associations, documentalistes…

Note : Même si la barrière entre les profils est floue (certaines personnes sont à cheval sur deux, voire trois profils, transitent d’un profil à l’autre…), cette classification permet néanmoins de se faire une idée de qui sont les contributeurs actuels au Journal de l’alpha.

Analyse des tableaux :

  • Présence des trois profils de travailleurs par ordre d’importance : travailleurs de 1re ligne, travailleurs de 2e ligne, professionnels de l’écriture.
  • Pour la raison précédemment évoquée, les apprenants sont peu représentés parmi les auteurs du JA : leur signature n’est présente que dans 4 contributions mais d’autres contributions leur donnent également la parole (par leur évaluation d’une démarche ou la reproduction de leurs productions par exemple).

La ventilation des données concernant le profil des auteurs en fonction des numéros publiés ferait apparaitre des différences entre les numéros : le thème qui a amené la plus grande participation des travailleurs de terrain (tant des travailleurs de 1re que de 2e lignes) est « pédagogie du projet ». Le thème « religion et laïcité » a aussi amené une participation des travailleurs de 1re ligne qui s’y sont investis en faisant part de leurs pratiques et de leurs difficultés/questions, alors que ce thème semble jusqu’à présent peu travaillé en seconde ligne, à l’exception d’un texte qui témoigne d’une démarche d’une coordination régionale de Lire et Écrire. Par contre, les thèmes « alpha pour tous », « référentiels de formation », et « accueil, orientation et accompagnement » ont été bien investis par les travailleurs de seconde ligne. Ces différences sont observées alors que tous les appels à contributions font également référence à l’expérience de terrain pour que tous se sentent concernés.

Répondants au questionnaire d’évaluation

Chaque contributeur a été invité à répondre à un seul questionnaire même s’il a produit plusieurs contributions. Pour les contributions collectives, chaque contributeur a pu répondre soit individuellement soit collectivement. Pour certaines contributions collectives, il y a donc eu plusieurs questionnaires complétés. Chaque questionnaire complété a été traité de manière autonome car les réponses divergeaient parfois sur certains points, notamment concernant les interviews où, pour 2 d’entre eux, ces différences étaient fort marquées.

Nombre de contributions concernées par l’évaluation* 52
Questionnaires complétés 38
Nombre de contributions pour lequel au moins une évaluation a été rentrée 43, soit 83 %

* Hors textes écrits par la secrétaire de rédaction, sauf lorsqu’il s’agit de textes collectifs où les autres contributeurs ont été invités à remplir un questionnaire d’évaluation.

Profils professionnels des répondants (1 profil par questionnaire rentré [7])
Professionnels de l’écritureTravailleurs de 1re ligneTravailleurs de 2e ligneTotal
Lire et Écrire 4 (20 %) 6 (30 %) 10 (50 %) 20 (100 %)
Non Lire et Écrire 4 (22 %) 8 (44 %) 6 (33 %) 18 (100 %)
Total 8 (21 %) 14 (37 %) 16 (42 %) 38 (100 %)

Soit un taux de réponse de 8 sur 10 pour les professionnels de l’écriture (80 %), de 14 sur 17 pour les travailleurs de 1re ligne (82 %) et 10 sur 12 pour ceux de 2e ligne (85 %).

D’un point de vue représentativité des réponses, on remarque :

  • un taux important de réponses ;
  • une très bonne représentativité de tous les profils dans les répondants ;
  • une absence de réponses d’apprenants – ils n’ont pas été associés à l’évaluation car cela aurait demandé de les retrouver individuellement, ce qui était très difficile vu le temps qui a séparé leur apport et la réalisation de l’évaluation [8].

Si on ajoute au taux important de réponses le fait qu’apparaissait, au fur et à mesure de la rentrée des questionnaires, une certaine saturation dans la variété des réponses, à savoir que les questionnaires commençaient à ne plus apporter de nouvelles informations, il est possible de conclure que l’échantillon de réponses reçues est une bonne base pour évaluer la participation actuelle au Journal de l’alpha.

Résultats de l’évaluation

Nouveaux écrivants

Première participation
Professionnels de l’écritureTravailleurs de 1re ligneTravailleurs de 2e ligneTotal
Au JA 4 (50 %) 6 (43 %) 9 (43 %) 19 (50 %)
À une publication 4 (29 %) 1 (6 %) 5 (13 %)

Seulement 13 % des contributeurs sont apparus comme étant de « nouveaux écrivants », c’est-à-dire n’ayant jamais écrit en vue d’une publication (ni pour le Journal de l’alpha, ni pour une autre publication). Ce résultat doit cependant être nuancé dans la mesure où il n’y a pas eu de distinction dans le questionnaire d’évaluation entre les différents types d’écrits (il pouvait s’agir tant d’une contribution à un journal de quartier que de la rédaction d’un ouvrage distribué en librairie spécialisée) et, parmi les 87 autres pourcents, certains étaient loin d’être totalement à l’aise avec l’écrit. En témoigne les 51 % de contributeurs qui ont demandé un soutien à l’écriture sur la forme (Voir infra.)

50 % des signatures apparaissaient pour la première fois dans le Journal de l’alpha (contributeurs ayant dit que c’était leur première contribution au périodique), ce qui montre que le JA ne fonctionne pas avec un cercle restreint d’auteurs et que :

  • d’une part, il ouvre ses « colonnes » à des contributeurs d’horizons variés en fonction des thèmes abordés (élargissement des contributeurs lié au thème) ;
  • d’autre part, il suscite une envie de partager son savoir et son expérience avec d’autres (élargissement des contributeurs lié à la motivation).

Utilité du document d’information « Aux personnes qui sont invitées à apporter une contribution au Journal de l’alpha »

23 répondants à la question sur 33 (70 %) ont lu le document. D’autres l’ont seulement survolé (6 personnes, soit 18 %) ou le connaissaient déjà (4 personnes, soit 12 %). Seule 1 personne dit ne pas l’avoir lu. Parmi les 5 non-répondants, 4 (11 % des répondants au questionnaire) disent ne pas l’avoir reçu ou ne pas s’en souvenir.

Parmi ceux qui ont répondu à la question Ce document vous a-t-il été utile ? (30 répondants), 24 l’ont trouvé utile (80 %), et ce pour les raisons suivantes :

  • Il précise le cadre (Il précise ce qui est attendu et le contexte dans lequel c’est attendu) ;
  • Il joue le rôle de support à la mise en écriture (Cela pose un cadre de travail qui déjà structure le projet d’écriture) ;
  • Il ouvre une porte vers un « nouveau » processus rédactionnel dont le document était porteur (Il m’a aidé à exprimer certains choix quant à l’article, à mieux cerner le rôle des relecteurs ; Cela m’a permis de poser des questions sur le déroulement de la construction de l’article. Mes questions ont pu être plus ciblées grâce à ça ; Il m’a permis de recevoir de l’aide à la rédaction sans avoir l’impression de demander. C’était déculpabilisant de lire que ce genre d’accompagnement faisait partie des possibles).

Pour d’autres, ce document a été moins utile (5 répondants, soit 20 %) : soit que ce document ne leur semblait rien apporter de vraiment neuf ; soit qu’il était perçu comme un document de balise, sans plus ; soit qu’il venait en double emploi d’un échange informel avec la secrétaire de rédaction.

Pour 1 personne ce document n’a pas été utile (raison non expliquée).

Perception d’une volonté d’auteurisation

La majorité des contributeurs (23 répondants des 30 répondants à la question, soit 77 %) pensent que le document d’information aux auteurs manifeste une volonté de laisser plus de liberté, d’autonomie aux auteur(e)s, un plus grand respect de leur statut d’auteur. Et ce pour les raisons suivantes :

  • l’auteur se sent libre quant au contenu et à la forme de son article (Sur le fond, il n’y avait pas de directive, donc sentiment de liberté de rédaction ; Sur la forme : une grande liberté, avec des propositions d’écriture, qui je pense, ne sont pas forcément vues par les futurs auteurs comme recevables, donc libérateur, soulignant des capacités plutôt que des incapacités) ;
  • la perception d’une ouverture à d’autres formes de contributions (Dans la mesure où il offre la possibilité de proposer beaucoup de types de contribution différents ; Choix impressionnant d’options) ;
  • la perception d’une volonté d’engager une collaboration sur de bonnes bases ;
  • la perception d’un changement/d’une « nouvelle » approche rédactionnelle (Curieusement, j’ai demandé exactement le même accompagnement que celui que j’ai reçu pour l’article que j’ai écrit précédemment, mais le fait de pouvoir [le demander] m’a ôté toute impression d’imposition que j’avais un peu ressentie avant ;
  • l’ouverture à de nouveaux écrivants (J’ai perçu une volonté d’encourager plus de monde à écrire un article).

7 répondants (23 %), tous d’anciens contributeurs, ne percevant pas de réel changement, n’ont pas d’avis tranché sur la question : À vrai dire, je n’ai jamais senti de menace envers ma liberté d’auteur, ni envers le respect du statut d’auteur. Ni avant ce numéro ni pour celui-ci.

Une nouvelle contributrice au Journal de l’alpha n’avait pas réellement perçu cette volonté d’auteurisation dans le document d’information aux auteurs. Elle l’a seulement perçue au moment où elle a lu l’introduction au questionnaire d’évaluation (explication de ce qui a motivé le « changement d’orientation ») : Je l’ai perçu à la lecture du contexte explicité plus haut.

La diversification des formes de contributions

10 répondants (sur 37) disent avoir été tentés par une contribution autre que le texte, soit 27 % des contributeurs.

Finalement, seulement 2 productions peuvent être considérées comme des contributions autres :

  • une analyse basée sur des photos réalisées dans des centres alpha ;
  • un article présenté sous forme de reportage photo, montrant et commentant les différentes étapes d’une démarche pédagogique.

3 autres contributions ont allié un support texte et un/des support(s) vidéo(s) accessible(s) en ligne. Il s’agissait de démarches d’animation débouchant sur des productions vidéos : 2 textes donnaient accès à ces vidéos via un lien hypertexte et un 3e à une présentation de la vidéo (celle-ci n’étant pas accessible gratuitement).

Soit en tout 8 % des productions. Les freins majeurs ont été le manque de temps (Cela aurait demandé du travail supplémentaire), le manque de matériel et de qualification (Ce sont surtout les moyens techniques et aussi le fait d’oser s’engager dans cette forme d’expression) et l’absence de productions sur lesquelles s’appuyer (Je n’avais pas de matériel graphique ou autre sur l’accompagnement [9]. Néanmoins, beaucoup de contributeurs ont apprécié cette ouverture à des modes de contributions alternatifs (C’est une bonne idée ; J’ai aimé les voir figurer dans la liste des contributions possibles).

Le fait qu’il y ait possibilité d’apporter d’autres contributions que l’écrit a par ailleurs permis de renforcer la complémentarité entre le site de Lire et Écrire – onglet Publications > Journal de l’alpha – et l’impression papier. Le nombre de pages imprimées étant limité, certaines contributions, même écrites, sont mises en ligne, tout en étant intégrées dans le sommaire de la version papier. Ce n’est cependant pas encore acquis pour tous que la mise en ligne ne signifie pas une relégation d’articles de moins bonne « qualité », comme le témoigne les auteurs d’un texte mis en ligne : Il nous semble important que le travail d’écriture mené par des acteurs de l’alpha soit valorisé autant que possible dans les publications visibles et reconnues du mouvement. Si la raison tient à un manque de qualité, il nous semble que l’accompagnement peut aider à faire évoluer positivement le document. Tout comme la complémentarité entre le Journal de l’alpha et le site n’est pas encore perçue d’emblée : Je me suis demandée comment le comité de rédaction pourrait inclure une vidéo dans le JA, ou un graphique. Peut-être faudrait-il un peu préciser, en tout cas j’ai la curiosité de savoir ce que vous ferez par exemple d’une vidéo.

Les contributions collectives

La « promotion » des contributions collectives a été nettement plus attractive et suivie de réalisations : 22 répondants sur 34 (soit 65 %) disent avoir été tentées par cette idée et 26 réalisations sur 60 [10] ont vu le jour (43 % de l’ensemble des contributions) dont 18 ont été mentionnées comme telles dans le questionnaire d’évaluation, soit :

  • 2 articles associant des travailleurs (formateurs, chargés de projets ou de coordination pédagogique) et des apports d’apprenants ;
  • 8 articles écrits à plusieurs mains (personnes collaborant sur un même projet ou une même recherche, dans une même mission ou un même groupe de travail) ;
  • 8 articles basés sur un/des entretien(s) en groupe(s) ou individuel(s), l’auteur faisant une analyse ou une mise en forme des différents apports, reprenant ou non des extraits des paroles des participants, comme dans ce témoignage : La préparation et les données viennent du groupe, et en définitive j’ai mis en forme et écrit l’article à partir de ces témoignages, et j’ai décidé de mettre peu de commentaires personnels pour respecter leurs paroles, leurs opinions.

Lorsque l’on fait un retour en arrière sur les contributions au Journal de l’alpha, il apparait que le nombre de contributions collectives est globalement en augmentation. Il est cependant difficile, voire impossible, de le chiffrer. En effet, quel critère permet-il de déterminer s’il s’agit d’une contribution collective ? Plusieurs signatures ? Pas nécessairement puisqu’un article peut être écrit par une personne au nom d’un collectif et ne pas être considéré par l’auteur comme une contribution collective (du fait qu’une seule personne a pris la plume/s’est mise au clavier). Un autre peut être écrit par une seule personne et relu par d’autres alors mentionnées comme coauteurs, sans que l’article soit réellement le résultat d’un travail collectif. Et l’interview : est-elle une contribution collective ? Oui et non. Oui parce que les personnes, intervieweur et interviewé(s), travaillent ensemble sur un texte. Non parce qu’une seule personne prend la plume pour l’autre, tout en n’apportant pas de contenu mais éventuellement une mise en contexte, des éléments d’analyse. Qui est l’auteur finalement : la personne qui rédige, celle qui apporte le contenu, ou les deux ? Et quid lorsque deux textes au départ indépendants sont tissés ensemble (rassemblés en un seul tout en gardant visibles les apports d’origine) parce qu’ils parlent du même thème ou de la même démarche ? D’où un certain flou dans les réponses obtenues à la question portant sur la concrétisation d’un projet de contribution collective.

Quant aux raisons qui ont empêché de réaliser une contribution collective malgré une envie de le faire, il s’agit surtout d’une question d’opportunité ou de contrainte extérieure :

  • Je ne connaissais pas encore assez de monde dans Lire et Écrire, peut-être pour un projet futur ;
  • Ce n’était pas le temps ni le propos de l’article que j’ai rédigé.

Les réponses au questionnaire d’évaluation montrent par ailleurs qu’existe une demande pour la formule de l’interview, même parmi les écrivants :

  • Pour cette contribution, j’ai préféré le texte car j’avais déjà des écrits sur le projet. Pour une autre contribution, sur un autre sujet, j’aurais peut-être choisi l’interview ;
  • Je trouve que c’est bien qu’il y ait différents types de textes comme l’interview. On n’a pas toujours le temps de prendre du recul pour écrire et le fait qu’il y ait un dialogue permet de rebondir.

Demandes de soutien à l’écriture

18 répondants sur 35 (51 %) disent avoir demandé un soutien à l’écriture avant la relecture par le comité de rédaction sur la forme et 12 sur 34 sur le fond (35 %).

Sur la forme
Professionnels de l’écritureTravailleurs de 1re ligneTravailleurs de 2e ligne
Demandes 2 (29 %) 9 (69 %) 7 (47 %)
Évaluation* ++ 2 (100 %) 8 (89 %) 5 (63 %)
+ 1 (11 %) 2 (25 %)
−− 1 (13 %)
ADQ
* : ++ = positif ; + = plutôt positif ; − = plutôt négatif ; −− = négatif ; ADQ = aucun des quatre.

L’évaluation de ce soutien est mentionnée comme « positive » sur la forme dans 15 questionnaires sur 19 (79 %) et comme « plutôt positive » dans 3 questionnaires (16 %). Une répondante (5 %) qui n’avait pas demandé de soutien à l’écriture (interview) donne quant à elle une appréciation négative. J’y reviendrai.

Les commentaires relatifs au soutien sur la forme portent sur :

  • une amélioration de la qualité rédactionnelle (L’aide a été précieuse dans l’aide à la structure et à l’agencement des idées, ainsi que des paragraphes » ; « Je ne me rends pas toujours compte de ce qui pourrait être moins compréhensible, ambigu… Les remarques étaient judicieuses et, je pense, ont permis d’apporter plus de cohérence et de clarté ;
  • le fait de pouvoir se reposer sur la rédaction quant à la forme et se concentrer sur le fond (J’ai mes idées. Les retours que j’ai reçus expliquaient le pourquoi des modifications proposées. Ça m’a aidée à ajuster. Je prenais ça comme un soutien et un encouragement. Je ne me sentais pas seule par rapport au texte. Il y a eu beaucoup d’échanges et j’ai ressenti beaucoup de tolérance ; Ma contribution vise juste à apporter quelques-unes de mes idées/expériences sur le sujet. J’ai été satisfaite de ne pas devoir m’occuper de la forme).
Sur le fond
Professionnels de l’écritureTravailleurs de 1re ligneTravailleurs de 2e ligne
Demandes 1 (14 %) 6 (46 %) 5 (36 %)
Évaluation* ++ 1 (100 %) 5 (83 %) 3 (60 %)
+ 1 (17 %) 2 (40 %)
−−
ADQ
* : ++ = positif ; + = plutôt positif ; − = plutôt négatif ; −− = négatif ; ADQ = aucun des quatre.

9 sur les 12 appréciations (75 %) sont « positives » et les 3 autres sont « plutôt positives » (25 %) quant au soutien apporté.

2 commentaires portent spécifiquement sur le fond :

  • C’est important de savoir si l’article écrit correspond à la commande ;
  • Recherche de documents et informations, questions-réponses qui permettent d’éviter d’affirmer des choses qui reposent seulement sur une impression. Conseils et propositions pertinentes et jamais impératives.

Plusieurs commentaires concernent à la fois la forme et le fond :

  • A. [la personne qui a réalisé les interviews et les a mis en forme dans l’article] s’est investi dans les interviews et a été soucieux de respecter les propos et les sensibilités de chacun lors de la rédaction ;
  • Ça a amélioré la qualité de mon article, sur la forme comme sur le fond, c’était très chouette ! ;
  • Feed-back qui donne confiance mais contraignant.

Demande de relecture par le comité de rédaction

30 répondants sur 37 (84 %) ont demandé une relecture du comité de rédaction sur la forme et 23 sur 36 (64 %) sur le fond (un ne se souvient plus). Une personne qui n’a pas rempli de questionnaire-guide (participation à une interview collective) répond qu’elle n’y avait pas pensé mais que c’est important d’avoir un œil [extérieur] avant la lecture publique.

Sur la forme
Professionnels de l’écritureTravailleurs de 1re ligneTravailleurs de 2e ligne
Demandes 8 (100 %) 8 (57 %) 14 (88 %)
Évaluation* ++ 6 (75 %) 8 (80 %) 8 (57 %)
+ 1 (13 %) 1 (10 %) 6 (43 %)
−−
ADQ 1 (13 %) 1 (10 %)
* : ++ = positif ; + = plutôt positif ; − = plutôt négatif ; −− = négatif ; ADQ = aucun des quatre.

L’évaluation est positive sur la forme pour 22 répondants sur 32 (69 %) et plutôt positive pour 8 autres (25 %). 2 répondants (6 %) ont répondu « aucun des quatre » (aucun des quatre items : plutôt positif, positif, plutôt négatif, négatif).

Les commentaires parlent de pertinence ou de qualité du suivi (« Toutes les corrections et suggestions apportées par le comité m’ont semblé pertinentes »).

Plus précisément, certains auteurs parlent des points qui ont été améliorés, de la correction des coquilles restantes à l’amélioration qualitative du texte, avec une attention chez plusieurs à ce que l’article soit davantage accessible au lecteur :

  • Plusieurs relectures, par des personnes différentes, sont toujours utiles pour repérer des fautes de forme oubliées, ou améliorer la forme ;
  • Les commentaires sur la forme ont permis de faire des tournures de phrases plus claires et légères. Des mots plus précis ont été proposés. Des répétitions ont été évitées ;
  • Cela a permis d’éclaircir certains points du texte qui n’étaient pas clairs pour le lecteur.
Sur le fond
Professionnels de l’écritureTravailleurs de 1re ligneTravailleurs de 2e ligne
Demandes 5 (71 %) 6 (43 %) 12 (75 %)
Évaluation* ++ 5 (71 %) 5 (63 %) 6 (50 %)
+ 1 (14 %) 2 (25 %) 6 (50 %)
1 (13 %)
−−
ADQ 1 (14 %)
* : ++ = positif ; + = plutôt positif ; − = plutôt négatif ; −− = négatif ; ADQ = aucun des quatre.

Sur le fond, la relecture par le comité de rédaction a été vécue comme positive par 16 répondants sur 27 (59 %), dont 1 répondante qui n’avait pas demandé de relecture, et plutôt positive pour 9 (33 %), dont également 1 répondante ne l’ayant pas demandé mais la jugeant à postériori importante. 1 répondant (4 %) a coché « aucune des quatre » (en tant que rédacteur d’une interview, il ne s’est pas senti affecté par les modifications proposées) et 1 autre (4 %) a donné une appréciation plutôt négative (j’y reviendrai).

Les commentaires relèvent une prise de distance qui permet un réajustement ou un approfondissement :

  • Facilite la prise de distance par rapport à son sujet ;
  • Plusieurs relectures permettent de pointer les éléments pas clairs, les éléments qu’il serait intéressant de creuser ;
  • Les commentaires sur le fond ont mis en avant des erreurs et des imprécisions fondamentales pour le texte. Ces commentaires m’ont permis de repréciser certaines idées car très bien argumentés.

Ou encore, une meilleure transmission des idées de l’auteur :

  • La relecture permet une valorisation maximum des idées qu’on veut transmettre en tant qu’auteur. Il s’agit d’un regard critique très intéressant et utile ;
  • Meilleure lisibilité des enchainements ;
  • Recherche de documents et informations, questions réponses qui permettent d’éviter d’affirmer des choses qui reposent seulement sur une impression (pour un papier autour de la distinction savoirs et opinion, c’est ironique).

Un commentaire est plus mitigé : Parfois je trouvais que les retours étaient fort tranchés [par rapport aux retours reçus lors du soutien à l’écriture, avant relecture par le comité de rédaction]. Je sentais que j’avais moins la possibilité de dire non.

Un auteur fait le lien entre fond et forme qu’il considère comme indissociables : J’adopte parfois un choix dans la forme qui ne permet pas à tout le monde l’accès le plus facile. Le comité m’y a aidé en me posant les “bonnes questions”. En questionnant la forme, j’ai été invité à préciser ma pensée et à la clarifier. “La forme c’est le fond qui remonte à la surface” !.

Et une auteure met en garde contre le nombre de propositions qui lui parait parfois excessif : Ce sont des suggestions intéressantes en général, bien que parfois un peu poussées trop loin. On avait l’impression de recevoir en retour un texte rempli de suggestions sur comment aller plus loin dans la réflexion sur tel, tel et tel point, ce qui pouvait être décourageant, du fait du “trop”. Même si les suggestions étaient pertinentes, ça donnait l’impression que le comité de rédaction n’avait pas lui-même conscience des limites qu’il faut forcément se donner quand on écrit un article qui ne peut pas dépasser (trop) un certain nombre de pages. Par ailleurs, les sujets sur lesquels on écrit sont souvent vastes et peuvent se prêter à toutes sortes de développements – mais on ne peut bien sûr pas tous les faire sinon, on ne contribuerait plus à un JA mais à une brique !.

Ceci est à mettre en lien avec le fonctionnement du comité de rédaction. Chaque membre du comité de rédaction ayant sa propre lecture, son propre regard sur le texte fait des remarques ou propose des relances, des approfondissements sur des points souvent différents. Quand ces points sont soumis aux auteurs les uns à la suite des autres, cela fait parfois beaucoup de propositions et l’auteur peut avoir l’impression de recevoir des questionnements ou des pistes d’approfondissement qui partent effectivement parfois dans tous les sens. Le risque est alors, d’une part, de décourager l’auteur et, d’autre part, que le texte perde de sa cohérence ou devienne trop long.

Sentiment d’être toujours auteur après le retravail du texte

33 des 36 répondants à la question (92 %) se sentent toujours auteurs de leur article à la suite du retravail lié au soutien à l’écriture et à la relecture par le comité de rédaction.

Voici comment ils expliquent leur réponse :

  • le fait que rien n’est imposé, qu’il s’agit uniquement de propositions et que ce sont eux in fine qui décident (Oui, parce que j’avais la possibilité d’accepter le commentaire ou de le refuser. Cette liberté a été fondamentale ; Relecture et suggestions d’amendements sont les seules interventions qui ont eu lieu, toujours dans un échange constructif avec Sylvie-Anne) ;
  • le fait que le propos de l’auteur ne soit pas déformé, voire que le texte soit amélioré mais sans déformation (Je retrouve mes idées et ma manière d’écrire. Les apports faits par le comité de rédaction n’ont pas transformé mon texte au point que je ne m’y retrouve plus ; L’article final reflète ce que je voulais faire passer comme message avec les attentions particulières que je voulais mettre en relief ; Nous avons eu le sentiment que la relecture nous aidait à consolider nos positions, nos arguments et à clarifier notre propos. À aucun moment, nous n’avons eu le sentiment d’être dépossédés de notre propos, au contraire ; Je me sens toujours auteure de mon texte mais le résultat est meilleur que si je l’avais fait toute seule).

2 répondants ont donné un avis plus nuancé. Il s’agit de répondants ayant participé à des contributions qui se sont avérées, à l’un ou l’autre moment du processus rédactionnel, problématiques (Voir infra).

Sentiment que le « contrat » passé avec la rédaction via le questionnaire-guide a été respecté

L’ensemble des répondants à la question (33 personnes) ont estimé que leur demande a été respectée (100 %).

La plupart des commentaires concernant cette question sont directement liés ou renvoient aux commentaires apportés aux questions sur le soutien à l’écriture ou sur la relecture par le comité de rédaction. Comme celui-ci par exemple : J’ai été accompagnée et conseillée lors de toutes les étapes, avec des délais adaptés à mes besoins, et ce n’est pas peu dire.

On peut néanmoins relever à travers les réponses au questionnaire d’évaluation les défauts d’un questionnaire tel que celui intitulé « questionnaire-guide » :

  • Parfois les auteurs ne savent plus ce qu’ils ont demandé, soit qu’ils le disent explicitement dans le questionnaire d’évaluation (Pour être honnête, en fait, le hic, c’est que je ne me souviens plus de ce que j’avais demandé…), soit qu’apparait une différence entre la demande faite via le questionnaire-guide (soutien à l’écriture ou relecture par le comité de rédaction) et la mention de cette demande dans le questionnaire d’évaluation.
  • Les questions sont parfois mal comprises, en particulier par de nouveaux auteurs qui n’ont aucune idée au départ du fonctionnement proposé : J’avais d’abord rempli le questionnaire en cochant un maximum de possibilités [formes de contributions et types de demande de soutien]. Une discussion par téléphone m’a permis de mieux comprendre comment le remplir.
  • Un questionnaire de ce type est anonyme et un contact direct parait plus souple et plus moins administratif/bureaucratique : Comme je te connais bien, je préfère t’écrire en direct si par hasard j’ai une demande. Les questionnaires c’est toujours un peu anonyme et je préfère avoir un rapport direct avec quelqu’un.

Partant pour de nouvelles collaborations avec le Journal de l’alpha ?

Une autre manière d’évaluer si les auteurs sont satisfaits du travail collaboratif avec la rédaction et le comité de rédaction est de leur demander s’ils sont partants pour de nouvelles contributions au JA.

Motivés pour encore contribuer au JA
Professionnels de l’écritureTravailleurs de 1re ligneTravailleurs de 2e ligneTotal
Oui 8 (100 %) 9 (69 %) 14 (93 %) 31 (86 %)
Oui mais… 3 (23 %) 1 (7 %) 4 (11 %)
Non 1 (8 %) 1 (3 %)

À cette question, les réponses sont positives pour 35 sur 36 répondants à cette question (97 %).

Avec cependant des « conditions » pour certains :

  • conditions de disponibilité pour écrire (Il faut pouvoir prendre le temps de le faire, pas évident) ;
  • possibilité d’interview (À condition que ce soit dans le cadre d’une interview, que quelqu’un m’interroge. Je n’ai plus envie d’écrire des articles, ça demande trop d’énergie et de temps) ;
  • thème « inspirant » (Je n’écris pas facilement (pas spontanément), si la thématique m’inspire et que la régionale estime qu’il serait pertinent que j’écrive quelque chose…) ;
  • que le support soit mis au service des apprenants et que par conséquent les délais de publication soit revus pour que la publication arrive rapidement dans les mains des apprenants et qu’elle puisse servir à ouvrir le débat dans le groupe (Voir la première des deux contributions problématiques présentées ci-dessous.)

1 personne dit qu’elle ne contribuera plus au JA pour la raison suivante : le fait qu’on lui ait annoncé (après la réunion du comité de rédaction) que sa contribution ne serait pas publiée dans la version papier mais serait mise en ligne (tout en figurant dans le sommaire de la version papier) [11].

Quant aux raisons qui motivent à proposer de nouvelles contributions, elles sont les suivantes :

  • le partage d’expériences, des savoirs (Pour partager mon expérience et mes savoirs acquis avec d’autres lecteurs ; Je trouve que le partage d’expérience de formateur/trice est très intéressant, et j’espère que ma contribution intéressera mes pairs. Pour ma part, j’aimerais bien pouvoir lire leurs réflexions à eux) ;
  • partage auquel s’ajoute pour certains le plaisir d’écrire ou le fait d’être porté à l’écriture ;
  • la mise en recherche, la prise de distance et la réflexion (Ça me permet de creuser des sujets que je ne connais pas forcément à fond a priori ; Ça me permet de prendre du recul par rapport à ce que je fais. Je vois ça comme un temps d’autoévaluation supplémentaire, en quelque sorte ; Il s’agit d’un exercice intellectuel intéressant qui permet d’avancer dans la conceptualisation) ;
  • laisser des traces (La nécessité de faire trace de notre travail, en ce qui me concerne toute la recherche et pratique de la pédagogie du “tous capables”, la nécessité de faire comprendre ce que signifie l’illettrisme et l’alphabétisation, la nécessité de raconter des pratiques pour rendre visibles ceux qui restent dans l’ombre) ;
  • donner une visibilité à ses actions, projets, sa réflexion, son travail (Visibilité et diffusion de nos actions ; Visibiliser des aspects peu connus de l’alpha, des tensions, et éviter une vision trop idéalisée de l’alpha ; Ça donne du sens à ce que je fais : c’est une sorte de continuité logique de mon travail, de ce qu’il s’y passe et dit, auquel il manque parfois une visibilité vers l’extérieur) ;
  • contribuer, participer à un périodique de qualité ou d’éducation populaire (Rédiger dans un journal de qualité, reconnu et accessible est toujours un plaisir, valorisant en plus ; Le Journal est un document d’excellente qualité et l’esprit de l’éducation populaire y est parfaitement bien présent ; Faire comprendre au public et aux pouvoirs subsidiants ce qu’est l’alpha, pourquoi nous défendons une alpha populaire, etc.) ;
  • l’implication des apprenants (Appuyer les apprenants dans leurs pratiques) ;
  • autres motivations : le fait que cela fait partie du boulot, du job, du travail (pour les chercheurs…), l’avis du comité de lecture, le sérieux du travail, l’idéologie…

Deux contributions problématiques

2 répondants sur 38 ne se sont pas retrouvés dans le processus et ont mal vécu le retravail et la relecture de leur texte, au niveau du soutien à l’écriture, pour l’une, et au niveau de l’ensemble du processus, excepté le travail de soutien à l’écriture, pour l’autre.

Dans le premier cas, il s’agissait de l’interview d’une travailleuse de seconde ligne. Ma collègue qui avait accepté de mener l’interview comptait remplir le questionnaire-guide avec son interlocutrice au moment de l’interview. Celle-ci ayant oublié le premier rendez-vous fixé, une interview par téléphone a été convenue pour que l’article puisse être rédigé dans les délais initialement fixés. Suite à cela, le questionnaire n’a pas été complété, raison qui semble expliquer le décalage entre ce qui était attendu et ce qui a été vécu par chacune.

Ce décalage est perceptible au travers des retours très différents exprimés par l’une et l’autre dans le questionnaire d’évaluation : Je n’ai pas demandé une relecture mais j’ai reçu l’ébauche [du texte] et je n’avais pas été prévenue que mes réponses allaient être reproduites littéralement. Ce qui m’a amenée à faire la rédaction moi-même sur le fond et la forme à partir de l’interview et le donner ensuite pour qu’il soit corrigé par le comité de rédaction (la travailleuse interviewée) / Ce travail de soutien [apporté par la secrétaire de rédaction] a été très important. Il s’agissait d’une interview au téléphone et je me suis posée de nombreuses questions : jusqu’où aller dans la reformulation, la réécriture des propos ? Quel équilibre trouver entre la retranscription pure et simple, le fait de rester fidèle au style oral ainsi qu’à la manière de s’exprimer de la personne et le travail d’écriture de l’article pour le rendre le plus lisible possible ? Le soutien à l’écriture a permis de trouver des réponses à ces tensions. (ma collègue ayant réalisé l’interview).

Dans le second cas, il s’agissait d’un texte issu d’entretiens individuels et collectifs avec, d’une part, des apprenants et, d’autre part, des travailleurs occupant différentes fonctions au sein d’une même équipe (formateurs, accueillante, responsable sensibilisation, directeur). Le formateur qui a joué le rôle d’interface sur le terrain avait comme projet de proposer au Journal de l’alpha des productions d’apprenants qui auraient parmi les publics visés les lecteurs du Journal et, après parution, d’ouvrir le débat dans le groupe d’apprenants. La collaboration avec mon collègue pour la rédaction de l’article s’est avérée très positive (A. s’est investi dans les interviews et a été soucieux de respecter les propos et les sensibilités de chacun lors de la rédaction) mais les autres étapes du processus ont été vécues de manière nettement plus négative par le formateur :

  • au niveau du questionnaire-guide (Les questions sont trop éloignées de ce qui me préoccupe concernant la rédaction d’un article avec les apprenants. Il m’était impossible d’anticiper les aspects formels qui découleraient du travail avec les apprenants. C’était pour moi mettre la charrue avant les bœufs) ;
  • au niveau de la relecture par le comité de rédaction (La relecture par le comité de rédaction a entrainé beaucoup de questions, avec la sensation de devoir rentrer dans une ligne éditoriale non précisée au départ. Cela m’a paru en contradiction avec l’appel à faire participer les apprenants) ;
  • au niveau du délai de publication (La parution de l’article aurait dû permettre d’ouvrir le débat. Or, le délai de près d’un an a entrainé de nouvelles expériences, des changements dans les groupes et les formateurs. Il a empêché également de mettre en place un travail de suivi avec les apprenants. Je n’ai plus le groupe d’apprenants concerné et mon point de vue a évolué sur le sujet, en lien avec mon expérience actuelle. Je ne tiendrais probablement plus les même propos que lors de l’interview. Il y a donc un décalage certain quant au fond, partiellement devenu obsolète). [12]

Même si d’autres interviews et entretiens individuels et collectifs se sont (très) bien passés, ces deux expériences montrent l’importance d’informer et d’associer tous les partenaires d’une contribution à l’ensemble du processus pour que chacun puisse s’y retrouver.

Conclusion

En quoi la démarche proposée est-elle une étape vers l’auteurisation de tous, nouveaux écrivants et ceux qui écrivent mais ne se sentent pas pour autant à l’aise avec l’écriture ?

Pour rappel, la démarche mise en place proposait :

  • d’ouvrir les colonnes du Journal de l’alpha à de « nouveaux écrivants » ;
  • d’ouvrir le JA à d’autres formes de contributions (graphiques, audios et vidéos, certaines contributions pouvant être mises en ligne en lien avec la présentation du numéro sur le site de Lire et Écrire tout en étant présentes dans le sommaire de la version papier) ;
  • d’encourager les contributions collectives ;
  • de proposer un soutien à l’écriture à tous les candidats contributeurs ;
  • d’inviter les auteurs à se donner la liberté de se dégager d’un maximum de contraintes, tant sur la forme que sur le fond.

Les nouveaux écrivants

En regardant qui sont les « nouveaux auteurs » du Journal de l’alpha et ce qui les a amenés à collaborer, il semble que le nouveau processus mis en œuvre ne soit que partiellement à l’origine de leur implication dans le journal. Celle-ci semble davantage due à d’autres facteurs : sollicitations de collègues via les membres du comité de rédaction, des relais du JA, des coordinateurs pédagogiques ou des directeurs des régionales de Lire et Écrire ; sollicitations directes de la secrétaire de rédaction (par exemple, de personnes-ressources sur une problématique donnée) ; etc.

De ce qui précède et au regard de ce que cela nécessite et implique de devenir écrivant, il est légitime de penser que ce n’est pas un document informatif, tel celui transmis avec l’appel à contributions, si ouvert soit-il, qui du jour au lendemain peut amener des personnes à tenter l’écriture dans la perspective d’être publiées, peut lever les freins à l’écriture relevés lors d’une évaluation précédente [13]. Il faut du temps pour que cela « percole », que des expériences positives soient relayées entre pairs, que les lecteurs découvrent dans le Journal de l’alpha des contributions d’écrivants qui ont la même fonction qu’eux (ou une fonction similaire au niveau du rapport à l’écriture), le même statut de non-écrivant au départ et qui pourtant se sont lancés dans l’aventure… avec succès… Nous pouvons ici relayer ce que disait Jean Foucambert en 1988, à savoir que si un jour il y a 70 % de lecteurs en plus, ces 70 % de lecteurs liront d’autres écrits et pour d’autres raisons que celles qui ont fait des 30 autres pourcents des lecteurs [14]. En retour, nous faisons le pari que la publication de « nouveaux écrits » peut amener des non-écrivants à se lancer dans une participation rédactionnelle…

Les contributions alternatives à l’écrit

Beaucoup ont apprécié que d’autres formes de contributions soient proposées, même si tous n’ont pas été tentés par l’expérience et s’ils ont été moins nombreux encore à se saisir d’un outil graphique, audio ou vidéo pour réaliser une contribution. Des freins sont en effet apparus lors de l’évaluation, à savoir le temps, les compétences et le matériel nécessaires à de telles réalisations. Il semble difficile de dépasser aujourd’hui ces freins mais il est par contre nécessaire de garder cette ouverture (elle permet notamment des réalisations mixtes alliant écrit et autres supports, parfois préexistants) et de tabler sur un effet d’entrainement (réalisations qui en susciteraient d’autres).

Les contributions collectives

Les contributions collectives ont rencontré plus de succès, sans doute parce que leur réalisation est plus directement accessible, qu’elles correspondent déjà à un mode de travail (relativement) habituel dans le secteur (pour la rédaction des rapports d’activités notamment), ou qu’elles ont pu s’appuyer sur un soutien d’autres personnes (au sein des équipes ou mis à disposition par la rédaction). Peut-être aussi parce que, tout simplement, cela rassure d’être coresponsable d’une contribution. Même si de telles contributions existaient déjà auparavant, un coup d’accélérateur a été donné avec le « nouveau processus » mis en place et les formes des contributions collectives se sont diversifiées… C’est donc une piste à approfondir et à développer… tout en restant conscients que toutes les contributions ne s’y prêtent pas et que certains contributeurs ne sont pas partants.

Le soutien à l’écriture et la relecture par le comité de rédaction

Les contributeurs ayant demandé un soutien à l’écriture sur la forme ou sur le fond se disent (très) satisfaits du travail réalisé et, au bout de compte, se sentent valorisés par cet apport. Dans leur toute grande majorité, ils ont vécu cet accompagnement comme source d’amélioration de leur texte et comme soutien à la transmission de leur pensée ou de leur expérience, voire comme facilitateur.

La relecture par le comité de rédaction apparait également comme largement positive mais davantage en ce qui concerne la forme que le fond. À ce niveau, des tensions (d’intensité variable) sont parfois apparues entre la demande de l’auteur via le questionnaire-guide et le retour transmis par la secrétaire de rédaction suite à la relecture du comité de rédaction.

Ces tensions ne sont-elles pas liées, en partie du moins, à la conception de ce qu’est (ou devrait être) un périodique de mouvement d’éducation populaire ?

Tensions entre :

  • d’une part, une conception de périodique qui propose des analyses et des pratiques d’alphabétisation populaire les plus réflexives et formatives possibles pour les travailleurs du secteur ;
  • et, d’autre part, une conception de périodique qui se construit par l’apport des uns et des autres, même si ceux-ci sont balbutiants ou non totalement aboutis, voire rebelles, au regard de ceux qui ont une plus longue expérience d’alphabétisation populaire – autrement dit, une conception basée sur le pari que c’est de la mise en commun, du partage des réflexions et des pratiques que chaque auteur pourra se sentir partie prenante d’un projet collectif, et que chaque lecteur pourra se retrouver dans ce que d’autres ont partagé, en lesquels il reconnaitra des pairs, ce qui pourrait le stimuler à s’impliquer à son tour.

Tensions aussi entre :

  • d’un côté, la vision d’un numéro conçu comme un ensemble cohérent et coordonné d’apports en vue de faire le tour le plus complet possible d’une thématique, parallèlement à une volonté des membres du comité de rédaction de combler les manques en cherchant, dans un second temps (c’est-à-dire après une première relecture), de nouvelles pistes d’articles ou en demandant à tel ou tel auteur de retravailler son texte selon une approche qui semblerait plus pertinente ;
  • de l’autre, l’idée qu’un numéro résulte d’un assemblage imparfait de contributions qui toutes apportent un éclairage sur une problématique, à partir d’un point de vue ou d’une pratique spécifique et qui, en tant que telles, sont complémentaires, mais qui laissent une partie de la thématique dans l’ombre, des questions non traitées ou non traitées suivant tel ou tel angle d’approche jugé intéressant par le comité de rédaction – chaque numéro étant, selon cette perspective, le résultat des propositions issues ou suscitées suite à l’appel à contributions.

Au-delà de ces tensions, et à l’exception des deux situations problématiques évoquées, l’évaluation montre que le travail réalisé sur les textes n’aboutit pas à une dépossession, même partielle, du texte et n’entame pas le sentiment d’être auteur à part entière. À travers leur retour, les contributeurs se montrent par ailleurs soucieux de ce que le fond de leur contribution soit respecté et plus ouverts aux modifications de forme. Ils semblent concevoir le travail de la rédaction comme un support à la transmission de leur réflexion ou de leur expérience. En d’autres termes, ils reconnaissent à la rédaction et au comité de rédaction des compétences rédactionnelles, ce qui va, pour certains, jusqu’à leur déléguer le soin de valoriser au mieux leur écrit sur la forme. En retour, ils attendent d’eux qu’ils reconnaissent leurs compétences et leur expérience de chercheur ou de praticien. Ce qui ne les empêche pas d’être en attente d’un avis sur le fond, d’une validation de leur contribution avant qu’elle ne soit rendue publique. Dans cette perspective, la collaboration qui s’établit autour de la rédaction du texte se fait dans la complémentarité et le sentiment d’être et de rester auteur reste intact…

L’invitation à se dégager d’un maximum de contraintes

Cette invitation était induite par :

  • l’ouverture à des formes diversifiées de contributions (Voir ci-dessus.) ;
  • la possibilité de se libérer des formes normées de l’orthographe et d’avoir le choix entre l’orthographe « traditionnelle » et la « nouvelle » orthographe ;
  • la non-exigence de rencontrer les critères d’une analyse tels que définis dans le décret Éducation permanente de 2003.

Concernant l’orthographe, tous les auteurs ont tenu à ce que les erreurs orthographiques soient corrigées dans leur texte, certains optant pour l’orthographe traditionnelle et d’autres pour l’orthographe nouvelle, une courte majorité ayant demandé que la nouvelle orthographe soit appliquée systématiquement à leur contribution. Le fait qu’ils soient presque aussi nombreux à se donner la liberté d’adopter ou non les nouvelles formes orthographiques – en général de ne les retenir que lorsqu’ils le font spontanément (c’est-à-dire rarement, finalement) – montre par ailleurs qu’une part non négligeable des auteurs garde un attachement à l’orthographe telle qu’elle leur a été enseignée. L’orthographe n’est cependant pas apparue comme un enjeu par les auteurs qui semblent plutôt l’envisager comme un simple outil…

Quant aux critères de reconnaissance des textes comme analyses au regard du décret EP, s’il n’y a eu que quelques contributions à comporter un nombre de signes inférieur à 8 000 (et qui n’étaient dès lors d’office pas valorisables), il est plus difficile d’évaluer dans quelle mesure les textes répondaient ou non aux critères qualitatifs d’une analyse tels que définis dans le décret [15] mais il est clair que certains textes n’y répondaient pas et ne cherchaient pas à y répondre. En ce qui concerne le Journal de l’alpha, l’objectif de répondre à ces critères n’est donc plus aujourd’hui perçu comme une contrainte même si, pour le comité de rédaction, et plus largement pour Lire et Écrire, l’analyse demeure une démarche intéressante en termes de réflexion critique tant au niveau de la construction de la pensée que du recul sur la pratique. Cette dimension est par ailleurs travaillée à d’autres niveaux au sein du mouvement.

En guise de conclusion provisoire

D’autres avant nous ont mené une réflexion sur le travail d’écriture dans une perspective d’auteurisation, notamment la rédaction de Traces de Changements (publication de CGé). Reproduire ici son propos est une manière de manifester notre engagement dans une recherche commune de changement quant à la relation à l’écrit, et partant à la place de chacun et chacune dans la société : La recherche d’écrivains potentiels est un des aspects passionnants du travail de rédaction. Écrire sa pratique de telle sorte qu’elle soit utile et stimulante pour d’autres reste cependant très difficile : transmettre des questionnements, des essais et erreurs, des tentatives et débuts de chemin exige confiance et lucidité, mais aussi une certaine modestie et la conviction que des actes discrets mais “engagés” sont plus porteurs que beaucoup d’évènements plus bruyants ou plus “présentables”, trop souvent superficiels. Nous disons parfois en boutade qu’un bon récit de pratique a des traces de chairs et de sangs… Le comité de rédaction propose un accompagnement à chaque personne “débutante” qui se lance dans l’aventure. Il s’agit, pour Traces, d’un véritable compagnonnage, dans le sens où les plus anciens épaulent les nouveaux, où chaque production est prise en compte, valorisée et “tirée vers le haut” », où c’est en travaillant qu’on apprend à travailler. [16] N’est-ce pas là, formulé autrement, le projet rédactionnel actuellement engagé au sein du Journal de l’alpha ?

Au vu du retour positif de nos contributeurs, le lancement du processus d’auteurisation pour une plus grande participation de tous au Journal de l’alpha dans une perspective de coconstruction et d’éducation populaire s’avère encourageant. À travers l’auteurisation, c’est finalement une prise de parole qui se joue : chacun doit pouvoir témoigner, seul ou en collectif, de ses réflexions, de ses analyses, de son expérience, de sa pratique, de son questionnement… À ce stade, ce n’est néanmoins qu’un début. Le facteur temps devrait permettre à ce processus d’être mieux connu mais il faudra aussi travailler à l’améliorer par la prise en compte des remarques émises via le questionnaire d’évaluation et par la recherche de pistes pour aller de l’avant, ajustements mais aussi éventuelles nouvelles orientations de travail…

Sylvie-Anne Goffinet,
Lire et Écrire Communauté française.


[2Yvette Moulin, La coordinatrice pédagogique : être sujet de son développement, ou comment « s’auteuriser » entre savoir intégrateur et pouvoir émancipateur ?, in Les Cahiers du Fil Rouge, no 18, L’Université populaire de Paris 8 Saint-Denis, dernière utopie vincennoise ?, CFS, juin 2013, p. 37.

[3Ajoutons qu’une phase de consultation du terrain (travailleurs de Lire et Écrire) précède la détermination de la programmation annuelle proposée par le comité de rédaction aux instances du mouvement.

[4Dans de rares cas, la thématique ne s’y prête pas.

[5Hors édito.

[6Données établies sur base des signatures des articles des 5 numéros sur lesquels a porté l’évaluation. Pour les contributions collectives, tous les contributeurs ont été pris en compte, qu’ils aient ou non assurés la rédaction.

[7Profil majoritaire dans le cas des contributions collectives.

[8Il fallait en effet attendre que plusieurs numéros en lien avec le « nouveau processus » mis en place soient réalisés (ou en cours de finalisation) pour pouvoir procéder à une évaluation.

[9Thème du no 203 (Accueillir, orienter et accompagner).

[10C’est-à-dire sur l’ensemble des contributions. Il s’agit soit de réalisations effectivement mentionnées comme collectives par les répondants au questionnaire d’évaluation, soit considérées comme telles par la rédaction au vu de leur contenu ou de leur signature pluriel(le).

[11Cette réponse montre la difficulté déjà évoquée concernant l’acceptation par les auteurs de la mise en ligne de leur article.

[12Notons que cela n’a pas empêché ce formateur de faire une nouvelle proposition de contribution suite à un appel lancé lors de la mise en chantier d’un numéro ultérieur.

[13Voir : Sylvie-Anne Goffinet, op. cit., p. 120.

[14Voir : Catherine Stercq, La lecture n’est en crise que de croissance, Échos d’une conférence de Jean Foucambert donnée à Bruxelles en novembre 1988, in Journal de l’alpha, no 50, décembre 1988, pp. 3-4.

[15Réaliser un traitement rigoureux des données, basé sur une information diversifiée et vérifiée ; contribuer à la formation du jugement critique sur les thématiques traitées ; développer un point de vue spécifique sur la thématique traitée (Arrêté du gouvernement de la Communauté française relatif au soutien de l’action associative dans le champ de l’éducation permanente, 30 avril 2014).

[16Natalie Rasson, En Belgique, TRACeS de ChanGements, in Cahiers pédagogiques, no 476, novembre 2009.