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En Bqgiluee, 1 aluted sru 10 a dse difulfictés puor lrie te écrrie

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D’où vient ce chiffre ?

Ce chiffre est une estimation

En absence d’enquête en Fédération Wallonie-Bruxelles sur le nombre de personnes en difficultés importantes par rapport aux savoirs de base, Lire et Écrire estime que 10 % des adultes sont concernés par ces difficultés. Un chiffre relativement bas quand on le compare aux résultats obtenus par les enquêtes menées dans des régions ou pays proches. Citons par exemple :

  • l’enquête PIAAC 2013 de l’OCDE qui annonce, en Flandre, un taux de 14 % de personnes âgées entre 16 et 65 ans ayant des difficultés à comprendre un texte suivi ;
  • l’enquête sur les forces de travail de 2016, qui indique qu’en Belgique 13,9 % de la population âgée de 15 ans ou plus n’ont pas de diplôme ou au maximum un diplôme de l’enseignement primaire. (soit 1 175 825 personnes) ;
  • l’étude française Information et Vie quotidienne, une étude plus précise sur le taux d’illettrisme, menée en 2012 parmi les personnes âgées de 18 à 65 ans et scolarisées en France et qui montre que 7 % de ces personnes sont en très grande difficulté avec l’écrit

Lire et Écrire a soutenu la participation de la Fédération Wallonie-Bruxelles à la nouvelle enquête PIAAC de l’OCDE et, après l’abandon du projet, à la mise sur pied d’une enquête spécifique, selon la méthodologie de l’enquête française IVQ (Information et Vie quotidienne) qui a pour objectif de mesurer le niveau de compétence de la population adulte à l’écrit, en calcul et en compréhension orale. Ce projet a finalement été abandonné lui aussi, vu son cout jugé trop élevé. Lire et Écrire plaide dès lors pour que des moyens soient dégagés pour mener des recherches qualitatives, longitudinales, en concertation avec les acteurs de terrain, afin de permettre l’ajustement des politiques publiques et les pratiques du secteur.

En quoi ce chiffre est-il choquant ?

S’il y a persistance de l’analphabétisme dans un pays à scolarité obligatoire, c’est bien parce que l’enseignement officiel n’est pas capable d’amener une partie des enfants issus des classes populaires, belges ou immigrées, à un niveau de maitrise des compétences de base équivalent au Certificat d’études de base. Les indicateurs de l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ainsi que plusieurs études (Fondation Roi Baudouin, PISA…) montrent à quel point notre école est toujours aussi inégalitaire. En Fédération Wallonie-Bruxelles, les disparités sont importantes et socialement déterminées. Sur un axe neutre socioéconomique, les filières (général, technique, professionnel) sont toutes très attachées au profil socioéconomique des quartiers dans lesquels les élèves résident. Difficile de croire que c’est le résultat d’une orientation scolaire qui ne tiendrait compte que des qualités et des compétences individuelles ! Le quasi-marché scolaire et les enjeux de sélection sociale par l’école amènent une reproduction dramatique des inégalités sociales qui se transforment en inégalités scolaires.

L’accès à l’alphabétisation est pour nous un droit humain fondamental, un droit qui a ceci de particulier qu’il conditionne de manière très significative l’exercice de tous les autres droits : culturels, sociaux, économiques et politiques.

Ne pas en tenir compte n’est pas seulement porter atteinte aux personnes concernées mais hypothèque notre espace démocratique en excluant plus d’une personne sur dix.

Comment agir ?

En relayant le message de notre campagne qui alerte une nouvelle fois l’opinion publique et les responsables politiques sur cette réalité vécue par un trop grand nombre de personnes en Belgique.

Chacun, à son niveau, peut agir pour dénoncer les importantes difficultés que rencontrent au quotidien les personnes analphabètes et pour s’engager à faire respecter leurs droits en tant que citoyens, parents, travailleurs, consommateurs.