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Analyses et études 2014

Les analyses et les études publiées par Lire et Écrire en 2014.

Introduction

Les analyses et études réalisées par Lire et Écrire ont toutes comme point de départ les problématiques de l’analphabétisme et de l’alphabétisation des adultes et ont toutes comme enjeux de soutenir la réalisation des objectifs de l’association, soit que toute personne qui le souhaite puisse trouver, près de chez elle, une alphabétisation de qualité, répondant à ses besoins mais aussi qu’un jour, il n’y ait plus d’analphabètes.

En Communauté française, les problématiques de l’analphabétisme et l’alphabétisation des adultes ne font pas ou très peu partie des champs de recherche du secteur formel. Ces problématiques ont dès lors été mises en avant et sont étudiées et analysées quasi exclusivement par le secteur associatif, dont Lire et Écrire.

Si toutes nos analyses et études se situent dans le champ de l’alphabétisation, ce champ est large et nos analyses et études traitent de nombreuses thématiques. Elles portent sur la compréhension et la prévention de l’analphabétisme, sur les politiques et sur les pratiques d’alphabétisation.

Études

Évolution des pratiques professionnelles d’une équipe de travailleurs en alphabétisation
Anne Godenir et Aurélie Storme – Décembre 2014

La recherche-action a été menée entre 2012 et 2014 dans la régionale de Lire et Écrire Centre-Mons-Borinage, à partir d’une préoccupation partagée par l’ensemble des travailleurs : l’articulation des objectifs d’émancipation de Lire et Écrire, des enjeux d’intégration / adaptation au marché du travail, et des apprentissages linguistiques.

Le travail mené par le chercheur collectif a permis de confirmer l’adéquation de la démarche de recherche-action pour comprendre une problématique rencontrée dans le cadre des actions de l’association et agir en transformant les pratiques professionnelles, notamment en introduisant des temps d’échanges de pratiques structurés. Il a également permis de mettre en évidence l’apport d’une telle démarche au développement professionnel des travailleurs qui y participent, et d’amener la proposition de lui accorder une place dans la formation continue.

L’étude retrace les étapes de la démarche mise en place à Lire et Écrire Centre-Mons-Borinage et rapporte l’analyse qui en a été faite, tout au long du processus.

Face à l’emploi : regards de personnes analphabètes sur leur travail
Iria Galván Castaño, Magali Joseph, Claire Corniquet, Els De Clercq – Décembre 2014

À Bruxelles, l’accès à l’emploi est de plus en plus difficile pour les personnes analphabètes. Lorsqu’elles sont au travail, comment le vivent-elles ? Quel regard portent-elles sur leur travail ? En 2014, Lire et Écrire Bruxelles a rencontré plusieurs personnes en difficultés de lecture et d’écriture. Elles nous ont raconté des expériences de travail souvent difficiles : emplois précaires, conditions pénibles, métiers considérés par la société comme du « sale boulot ». Par ailleurs, elles ont aussi évoqué des moments de fierté et de joie, des sources de valorisation dans leur travail. À partir de ces regards complexes et ambivalents, nous tentons de questionner l’organisation et la valeur du travail dans notre société.

Analyses

Thématiques :

Politiques d’alphabétisation

Déclaration de politique communautaire 2014-2019 en lien avec les revendications de Lire et Écrire Communauté française
Sylvie-Anne Goffinet – Septembre 2014

Ce texte présente une première lecture de la DPC (Déclaration de politique communautaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles) au regard du Cahier de revendications pour la prise en compte des personnes illettrées et le droit à l’alphabétisation en vue des élections du 25 mai 2014 de Lire et Écrire (volet communautaire). Ce cahier dénonçait la persistance de l’analphabétisme et rappelait l’urgence d’en combattre les causes et d’y apporter des solutions. Une mise en relation des revendications présentées et du contenu de la DPC permet non seulement de voir en quoi Lire et Écrire a ou non été entendu mais aussi de questionner les silences et les ambigüités de cette Déclaration.

Alphabétisation et bassins de vie EFE : le décret
Anne Godenir et Aurélie Storme – Novembre 2014

Le décret « Bassin de vie Enseignement qualifiant – formation – emploi » a pour objet de mettre en place en Fédération Wallonie-Bruxelles, des structures de coordination des actions relevant de l’enseignement, la formation et l’emploi, situées au niveau territorial – c’est-à-dire au niveau de sous-régions. Il fait partie de l’éventail des politiques d’insertion socio­professionnelle et inclut l’alphabétisation. Ces nouvelles structures vont donc jouer un rôle pivot dans la coordination et le développement des formations qualifiantes à l’échelle territoriale. Mais quelle place sera réservée à l’alphabétisation dans ce cadre ?

Alphabétisation et bassins de vie EFE : la territorialisation
Anne Godenir et Aurélie Storme – Novembre 2014

Le décret « Bassin de vie Enseignement qualifiant – formation – emploi » a pour objet de mettre en place en Fédération Wallonie-Bruxelles, des structures de coordination des actions relevant de l’enseignement, la formation et l’emploi, situées au niveau territorial – c’est-à-dire au niveau de sous-régions. Il fait partie de l’éventail des politiques ’insertion socio­professionnelle et inclut l’alphabétisation. Ces nouvelles structures vont donc jouer un rôle pivot dans la coordination et le développement des formations qualifiantes à l’échelle territoriale. Mais quels sont les avantages et inconvénients de la territorialisation ? Ce deuxième texte se focalise sur les bénéfices de la territorialisation, mais aussi sur les difficultés probables, en abordant la question de manière générale, puis focalisée sur l’alphabétisation. Il sera suivi d’un troisième consacré aux missions de cette nouvelle structure et d’un quatrième qui rappelle la nécessité de tenir compte de ce qui existe déjà en termes de coordination et d’initiatives de formation.

Alphabétisation et bassins de vie EFE : missions prioritaires
Anne Godenir et Aurélie Storme – Novembre 2014

Le décret « Bassin de vie Enseignement qualifiant – formation – emploi » a pour objet de mettre en place en Fédération Wallonie-Bruxelles, des structures de coordination des actions relevant de l’enseignement, la formation et l’emploi, situées au niveau territorial – c’est-à-dire au niveau de sous-régions. Il fait partie de l’éventail des politiques d’insertion socio­professionnelle et inclut l’alphabétisation. Ces nouvelles structures vont donc jouer un rôle pivot dans la coordination et le développement des formations qualifiantes à l’échelle territoriale. Mais quels sont les avantages et inconvénients de la territorialisation ?

Alphabétisation et bassins de vie EFE : tenir compte de l’existant
Anne Godenir et Aurélie Storme – Novembre 2014

Le décret « Bassin de vie Enseignement qualifiant – formation – emploi » a pour objet de mettre en place en Fédération Wallonie-Bruxelles, des structures de coordination des actions relevant de l’enseignement, la formation et l’emploi, situées au niveau territorial – c’est-à-dire au niveau de sous-régions. Il fait partie de l’éventail des politiques d’insertion socio­professionnelle et inclut l’alphabétisation.

Ces nouvelles structures vont donc jouer un rôle pivot dans la coordination et le développement des formations qualifiantes à l’échelle territoriale. Mais quels sont les avantages et inconvénients de la territorialisation ?

La place de l’écrit dans les référentiels métiers
Catherine Stercq – Juin 2014 – In L’Essor 68 : Les référentiels toute une histoire !, publié par l’Interfédé

Le travail de production de référentiels pour le secteur des CISP a mis en évidence la nécessité de préciser les compétences en lecture/écriture et calcul liées à l’exercice des métiers. En effet, il est très vite apparu dans les différents groupes de travail que des compétences en lecture/écriture/calcul étaient mobilisées dans l’apprentissage des compétences métiers et des compétences transversales. Ne disposant pas des ressources et de l’expertise requise dans les différents groupes pour mener à bien ce travail, nous avons décidé de ne pas les décliner de manière spécifique à ce stade. Dans son article, Catherine Stercq nous rappelle toute la pertinence de le faire en nous interrogeant sur la représentation du rapport à l’écrit en lien avec l’exercice d’un métier mais aussi et peut-être surtout sur la nécessité de clarifier les méthodologies qui permettront de soutenir l’acquisition de ces compétences au sein même des formations. Il est en effet essentiel de veiller à l’apprentissage des compétences de base, aujourd’hui toujours en lien avec l’acquisition durable d’un métier . C’est ainsi qu’au niveau européen, huit compétences clefs ont été définies comme contribuant à l’épanouissement et au développement personnel des individus, à leur inclusion sociale, à la citoyenneté active et à l’emploi.

L’évaluation participative de l’alphabétisation : méthode et enjeux pour l’action
Anne Godenir et Aurélie Storme – In Les Politiques sociales 1&2/2014 : Alphabétisation et littératie. Politiques, pratiques et publics

Les différentes politiques au carrefour desquelles se situe l’alphabétisation – insertion socio­professionnelle, intégration sociale, cohésion sociale, éducation permanente… – font de plus en plus fréquemment l’objet d’une évaluation. À l’heure actuelle, deux modalités coexistent en Région wallonne : l’analyse de données principalement quantitatives prenant appui sur des indicateurs de moyens et de résultats – approche notamment privilégiée par les politiques d’insertion socio­professionnelle ; et l’évaluation participative, menée avec les personnes participant à l’action et les opérateurs responsables des actions – approche privilégiée dans les politiques de cohésion sociale. Après avoir examiné les limites de ces deux modèles d’évaluation, cet article considère la pertinence et la plus-value d’une approche participative dans le cadre de l’évaluation d’une action telle que l’alphabétisation, étayant les arguments sur la base d’une expérience d’évaluation participative menée par l’association Lire et Écrire en 2010 et 2012, auprès de personnes en formation en alphabétisation.

Pédagogies émancipatrices et démarches citoyennes

Une démarche citoyenne concrète et créative. Quatre intelligences pour agir
Sofia Papadopoulos – Mars 2014 – In Journal de l’alpha 192 : Pédagogies émancipatrices et démarches citoyennes

La méthode de Majo Hansotte nous guide et nous pousse à nous impliquer personnellement et collectivement, à défendre notre citoyenneté : « partir d’une émotion pour dire le Juste et l’Injuste, est une exigence démocratique ».

L’écriture en atelier, une pratique inattendue et concrète de la démocratie ?
Odette et Michel Neumayer – Mars 2014 – In Journal de l’alpha 192 : Pédagogies émancipatrices et démarches citoyennes

Pour faire exister une notion telle que celle de démocratie, nous avançons que l’écriture en atelier ouvre bien des espaces, et plus particulièrement : un espace de réflexion sur la notion de vérité passant entre autres par la question des choix que l’on fait quand on écrit ; un espace d’échange entre personnes dans lequel on découvre que les mots sont nos alliés mais aussi parfois des pièges ; un espace d’invention et de transmission où la mise en fiction nous aide à mieux nous situer dans l’espace et le temps ; un espace tissé de normes, un cadre (l’atelier est un dispositif réglé) qui autorise un hors-cadre.

Pour rendre possible un autre monde , croiser les savoirs et les pratiques
Monique Couillard – Mars 2014 – In Journal de l’alpha 192 : Pédagogies émancipatrices et démarches citoyennes

Au cœur de toute association, de toute personne engagée dans l’éducation permanente vit l’utopie, au sens fort du terme, qu’un autre monde est possible, un monde plus juste, plus démocratique, plus solidaire. Pour que ces beaux mots deviennent moteurs d’action, pour que l’utopie devienne projet concret, nous avons besoin de préciser quel est le cœur de l’injustice à laquelle nous voulons mettre fin, avec qui nous voulons bâtir cette démocratie, jusqu’où nous poussons nos solidarités.

Une expérience de croisement des savoirs
Isabelle Chasse et Claire Corniquet – Mars 2014 – In Journal de l’alpha 192 : Pédagogies émancipatrices et démarches citoyennes

En avril 2013, trois travailleuses de Lire et Écrire Bruxelles participaient à la formation au croisement des savoirs animée par Monique Couillard d’ATQ Quart Monde, formation organisée dans le cadre de l’Université de printemps de Lire et Écrire. Suite à cette formation, elles ont tenté d’en reprendre les grands principes méthodologiques pour animer deux journées de travail sur les technologies de l’information et de la communication (TIC), plus précisément, sur la lutte contre la fracture numérique, dans le secteur de l’alpha à Bruxelles…

Education permanente : chemins croisés et croisée des chemins
Jean-Luc Degée – Mars 2014 – In Journal de l’alpha 192 : Pédagogies émancipatrices et démarches citoyennes

Au-delà des appellations différentes qui s’expliquent par les contextes historiques dans lesquels elles sont nées, ce que l’on rassemble généralement sous le concept d’éducation permanente recouvre des acceptions diverses, voire contradictoires, et s’inscrit dans un champ de pratiques relativement contrasté.

Mon quartier, ma liberté
Célia Charbaut – Mars 2014 – In Journal de l’alpha 192 : Pédagogies émancipatrices et démarches citoyennes

L’atelier Mon quartier, ma liberté avait pour objectif de proposer aux participants une déambulation exploratoire et apprenante dans leurs représentations et à travers des jalons théoriques pour pratiquer, expérimenter des outils et mener des réflexions au service de leur public.

Mon quartier, pas à pas. Deux jours pour découvrir mon quartier
Véronique Majerus – Mars 2014 – In Journal de l’alpha 192 : Pédagogies émancipatrices et démarches citoyennes

À l’issue du module, les participants seront outillés pour proposer à leurs groupes des activités de découverte du quartier… pour s’y reconnaitre, se sentir utile, y prendre une place, percevoir des actions à mener et initier des pratiques de réseaux. C’est ainsi qu’était formulé, dans le livret de présentation de l’Université de printemps, l’objectif de l’atelier Mon quartier, ma liberté proposé par l’Institut d’écopédagogie. Et c’est cet objectif qui m’a motivée à m’inscrire à l’atelier…

Parcours d’accueil des primo­arrivants. Parcours d’obstacles ou rencontre en cultures ?

La nécessité de mettre en œuvre des dispositifs d’accueil pour les personnes d’origine étrangère s’est progressivement imposée, à la fois sous l’influence des politiques européennes d’immigration et de la politique d’Inburgering de la Région flamande, sous la pression également d’un nombre croissant d’acteurs de la société civile relayant les besoins identifiés sur le terrain. Les réalités wallonne et bruxelloise diffèrent tant au niveau du nombre de personnes primo­arrivantes que des contextes institutionnels et politiques. Quelles que soient les spécificités des deux Régions, les projets de décrets ont remis sur le devant de la scène les débats en matière de choix des politiques d’intégration en Belgique francophone, avec les positionnements antagonistes connus, tant dans les visées – émancipation, intégration, assimilation… – que dans les modes de mise en œuvre – accueil, accompagnement, contrôle et sanction. Un drôle de débat, qui pose la question de nos capacités collectives à vivre la réalité multiculturelle à partir d’une réalité somme toute temporaire (l’accueil) et ne concernant qu’une frange minoritaire de l’ensemble du public d’origine étrangère.

Une participation à la phase expérimentale du Programme d’intégration citoyenne du Discri
Véronique Antonutti – Juin 2014 – In Journal de l’alpha 193 : Parcours d’accueil des primo­arrivants

Plusieurs associations, dont Lire et Écrire Centre-Mons-Borinage, ont été sollicitées pour expérimenter le Programme d’intégration citoyenne conçu par le DISCRI dans le cadre du futur Dispositif d’accueil des primoarrivants (DAPA) wallon. Ces associations ont bénéficié d’une formation de cinq jours, d’un guide à l’usage des formateurs basé sur une méthodologie interculturelle, et se sont engagées à donner 30 heures de formation dans le respect de la méthodologie proposée ainsi qu’à participer à l’évaluation de l’expérimentation.

Le nouveau décret sur l’intégration des personnes d’origine étrangère en Wallonie. Comment conserver une approche inclusive et interculturelle dans le travail de terrain ?
Anne Godenir et Aurélie Storme – Juin 2014 – Version longue d’un article parue dans le Journal de l’alpha 193 : Parcours d’accueil des primo­arrivants

Dans la foulée de la Région bruxelloise, la Région wallonne a décidé de travailler à l’introduction d’un parcours d’accueil pour les primo­arrivants. La manière dont se dessine ce parcours augure une vision restreinte de l’intégration avec une tendance à en baliser de plus en plus les modalités, au risque de produire paradoxalement des mécanismes d’exclusion. Comment les opérateurs peuvent-ils agir pour utiliser la marge de manœuvre qui leur est laissée en vue de favoriser, dans une tendance inverse, une démarche inclusive et interculturelle dans l’accueil et la formation des personnes ? Cet article tente de l’illustrer, après une analyse de l’évolution des politiques et un balayage des concepts liés à l’intégration.

Un parcours d’accueil pour les primo­arrivants à Bruxelles : analyse du décret et de son contexte
Claire Corniquet et Magali Joseph – Juin 2014 – In Journal de l’alpha 193 : Parcours d’accueil des primo­arrivants

On se souviendra de l’année 2013 pour les débats qui ont animé les acteurs bruxellois et wallons de l’alphabétisation autour de leurs projets de décret respectifs sur le parcours d’accueil des primo­arrivants. En ce qui concerne la Région bruxelloise, le décret est aujourd’hui validé par le Collège de la COCOF. L’avant-projet d’arrêté d’application est quant à lui encore en discussion. Dans cet article, nous ferons l’analyse du contexte dans lequel ce décret a pris racine. Il est en effet à mettre en relation avec la nouvelle loi sur l’accès à la nationalité belge et le contexte européen des politiques migratoires. Nous reviendrons ensuite sur l’application du décret et sur le flou qui l’entoure encore au moment où nous rédigeons ces lignes.

Des outils pour favoriser l’intégration et la citoyenneté
Pina Lattuca – Juin 2014 – In Journal de l’alpha 193 : Parcours d’accueil des primo­arrivants

Comme les autres Centres régionaux d’intégration (CRI), le CeRAIC (Centre régional d’action inter­culturelle du Centre) est impliqué dans le futur Dispositif wallon d’accueil des primo­rrivants (DAPA). Cette implication se concrétise notamment par l’organisation de formations à l’application du Programme d’intégration citoyenne (PIC) conçu par le DISCRI d’une part, et à l’utilisation des mallettes Bienvenue en Belgique réalisées par Lire et Écrire d’autre part. Les propos qui suivent s’attachent plus particulièrement à l’évaluation des mallettes Bienvenue en Belgique tout en établissant préalablement une comparaison entre le PIC et ces mallettes.

Le droit d’aimer n’est – il pas une liberté fondamentale ? La citoyenneté européenne est une insulte au genre humain
Roland De Bodt – Juin 2014 – In Journal de l’alpha 193 : Parcours d’accueil des primo­arrivants

En quoi l’instauration de la citoyenneté européenne, qui introduit une discrimination entre Européens et non-Européens, est-elle de ce fait un acte incivil qui insulte le genre humain dans ses aspirations les plus universelles, à commencer par celle d’aimer librement ? En quoi conduit elle à un déni de démocratie en refusant, à celles et ceux qui sont nés hors du territoire de l’Union, la possibilité de bénéficier des droits humains fondamentaux qui, parce qu’ils sont universels, indivisibles et inaliénables, ne peuvent souffrir aucune limitation discriminante ?

Prises de position sur les projets de décrets pour l’accueil des primo­arrivants se situent- ils dans une perspective d’émancipation ou d’activation ?
Sylvie-Anne Goffinet – Juin 2014 – In Journal de l’alpha 193 : Parcours d’accueil des primo­arrivants

Ce texte présente une grille de lecture des prises de position des mouvements porteurs de Lire et Écrire (FGTB et MOC) ainsi que du Conseil Supérieur de l’Éducation Permanente (CSEP) et du CIRÉ acteur de première ligne dans l’accueil des personnes primo­arrivantes.

École et analphabétisme : reproductions des inégalités sociales

Les résultats des études PISA ont mis en évidence que l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles est non seulement peu performant mais qu’il est aussi particulièrement inefficace en termes de lutte contre les inégalités sociales. Inégalités et contreperformances se voient donc ainsi liées. Voilà qui donne un nouvel argument pour combattre l’idée persistante que lutter contre les inégalités reviendrait à un nivèlement par le bas. Le débat sur l’école semble s’être réinstallé dans l’espace public, que ce soit au travers du décret Inscriptions, contesté et plusieurs fois remanié, des suites à donner aux enquêtes PISA, ou des réactions sur le taux de réussite au CEB, jugé trop élevé par certains (en 2013) et trop faible par d’autres (en 2014). Les prises de position de certains parents, pédagogues ou médias sont parfois surprenantes pour les acteurs de l’alpha. Pourquoi par exemple ne pas viser à ce que la totalité des enfants atteignent les compétences de base certifiées par le CEB ? Est-ce que la réussite professionnelle à l’âge adulte des uns doit passer par l’illettrisme des autres ? Au niveau politique, Lire et Écrire a fait le choix du partenariat en participant activement à la Plateforme de lutte contre l’échec scolaire, rassemblant largement – associations, syndicats et personnes académiques – et à la rédaction de l’Appel au débat en vue d’une refondation de l’école.

Récit d’une action de sensibilisation dans un collège huppé de la Région bruxelloise. Quels objectifs et quels impacts ?
Aurélie Akerman – Septembre 2014 – In Journal de l’alpha 194 : École et analphabétisme

Lire et Écrire s’est donné pour but d’attirer l’attention de l’opinion publique et des pouvoirs publics sur la persistance de l’analphabétisme et sur l’urgence d’en combattre les causes et d’y apporter des solutions, causes qui sont l’oppression et l’exclusion sociale, culturelle, politique et économique. Ce positionnement situe d’emblée la question de l’analphabétisme dans une perspective collective et sociétale. Or, dans l’enseignement formel, l’élève, puis plus tard l’étudiant, construit son parcours scolaire sur base de ses qualités ou talents individuels, ancrés dans une dynamique de méritocratie, en intériorisant

La production de l’illettrisme : à l’école, dans les classes
Anne Godenir – Septembre 2014 – In Journal de l’alpha 194 : École et analphabétisme

La corrélation entre le niveau de compétences en lecture-écriture des parents et celui de leurs enfants est bien connue. Elle est notamment à l’origine des politiques d’alphabétisation familiale qui tentent de soutenir l’apprentissage en travaillant dans les familles, avec les parents, les enfants et leur entourage. Il convient toutefois d’interpréter cette corrélation en tenant compte de toutes les variables en jeu, notamment celles qui relèvent de l’école. Corrélation n’est pas causalité. Toute explication linéaire, et somme toute lapidaire, du type « Les parents transmettent l’illettrisme à leur enfant » apparait comme un singulier raccourci de la pensée.

Comprendre et analyser le système scolaire avec les apprenants
Cécile Bulens et Magali Joseph – Septembre 2014 – In Journal de l’alpha 194 : École et analphabétisme

L’école est un thème qui intéresse énormément les apprenants, et ce pour différents motifs. Les apprenants qui ont fait leur scolarité en Belgique ont souvent vécu l’école comme une souffrance et comme une des causes de leur illettrisme. Les apprenants étrangers qui n’ont pas été à l’école la voient comme une chance, comme un ascenseur social. Tous souhaitent comprendre comment le système fonctionne et comprendre les causes de l’échec scolaire et de la persistance de l’illettrisme. Enfin, la plupart d’entre eux sont parents et, en tant que tels, ils rencontrent souvent des difficultés dans leur relation avec l’école de leurs enfants.

Quand des apprenants dressent le profil de l’enseignant idéal
Pascale Lassablière – Septembre 2014 – In Journal de l’alpha 194 : École et analphabétisme

Depuis une dizaine d’années, des apprenants se sont manifestés au sein de Lire et Écrire pour avoir une action militante, avec Lire et Écrire, pour la prise en compte des personnes illettrées, le droit à l’alphabétisation pour tous et la lutte contre l’illettrisme. Et, en 2011-2012, ces apprenants se sont formés à la thématique de l’École : le fonctionnement du système scolaire, les inégalités sociales reproduites à l’école, les alternatives possibles… Parallèlement le 18 mai 2011, Lire et Écrire recevait une invitation du Ministre Marcourt à participer à l’évaluation de la formation initiale des enseignants. Une occasion pour les apprenants de réfléchir à ce que serait pour eux l’enseignant idéal et d’en communiquer le résultat au Ministre.

Sensibiliser les enseignants aux causes et conséquences de l’illettrisme
Hanife Catalakya , Isabelle Demortier, Sylvie-Anne Goffinet – Septembre 2014 – In Journal de l’alpha 194 : École et analphabétisme

À Lire et Écrire Verviers, un groupe d’apprenants francophones, relayé par l’association Osons en Parler, a voulu rencontrer des instituteurs pour témoigner de l’impact que les difficultés rencontrées à l’école primaire dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture ont eu sur leur vie d’adultes. Dans l’entretien que nous rapportons ici, Hanife Catalkaya et Isabelle Demortier, qui travaillent depuis plusieurs années comme sensibilisatrices dans cette régionale, retracent l’évolution de ces actions de sensibilisation/prévention dans le monde de l’enseignement, en mettant en avant leurs lignes de force et en expliquant ce qui a motivé les réorientations successives.

L’école en tension : mise en perspective avec ce que les apprenants demandent comme changements pour l’école
Sylvie-Anne Goffinet – Septembre 2014 – Version longue d’un article paru dans le Journal de l’alpha 194 : École et analphabétisme

À l’occasion d’une table ronde, Jacques Cornet a pointé et analysé une série d’éléments actuellement en tensions au sein de la formation des enseignants. Il a également mis en évidence les ruptures à opérer dans cette formation, ruptures qui passent par une transformation forte de l’identité des futurs enseignants pour leur permettre de devenir des acteurs engagés dans un projet d’école de la réussite pour tous.

L’école peut–elle sortir de la logique marchande ?
Anne Godenir – Septembre 2014 – In Journal de l’alpha 194 : École et analphabétisme

Dans cet article, nous tentons d’identifier les valeurs en présence dans le champ de l’enseignement obligatoire et les tensions existant entre ces valeurs. Prenant en compte les différents niveaux qui fondent une politique et sa mise en œuvre, nous distinguerons les niveaux organisationnels (l’école, le pouvoir organisateur), institutionnels (les décrets, les pouvoirs subsidiants, les groupes de pression) et idéologiques (le projet de société). Cette analyse nous amènera à constater que les valeurs défendues au niveau institutionnel – notamment les valeurs d’égalité – ne se retrouvent pas au niveau organisationnel où prédominent les valeurs marchandes. En fin d’analyse, nous examinerons s’il est possible de sortir l’école de cette logique marchande.

La reproduction des inégalités sociales par l’école : 50 ans de constats pour si peu d’actions
Catherine Bastyns – Septembre 2014 – In Journal de l’alpha 194 : École et analphabétisme

La question n’est pas de savoir si l’école reproduit les inégalités sociales – voilà un demi-siècle que ce mécanisme de reproduction a été démontré/ démonté au-delà de tout doute raisonnable (bien qu’il ne s’exerce pas partout avec la même intensité). La question est : comment un tel constat peut-il se transformer en prise de conscience, et comment cette prise de conscience peut-elle se transformer en actions pour changer l’école ? La réponse à cette question est évidemment collective, et il est tout aussi clair que ce n’est pas simple. Cet article entend seulement rappeler quelques temps forts du constat et des tentatives pour contrer ce qu’il dénonce, tout en les reliant à nos questionnements et propositions d’aujourd’hui.

Débat et argumentation : questions philosophiques et questions de société

Pour les tenants de l’alphabétisation populaire, la question peut paraitre incongrue tant la réponse va de soi. La langue, parlée, lue ou écrite, est un outil au service de l’émancipation individuelle et collective des personnes impliquées dans un processus d’alphabétisation. L’apprentissage se tisse dans l’intime de la relation de la pensée aux mots, cette relation se nourrit, se confronte aux dires et pensées des autres et contribue à la construction d’un savoir individuel et collectif, renouvelé. La langue n’est pas désincarnée du sensible, de l’expérience, de la croyance, du sens, de la relation à soi, aux autres et à l’espace collectif. Le débat – qu’il soit philosophique ou politique (mais n’est-il pas toujours un peu les deux ?) – construit des savoirs et du pouvoir de penser, de dire, d’agir – que l’on soit illettré ou lettré ! Tout cela ressemble donc à une évidence… mais, comme toute évidence, encore faut-il la questionner, la soupeser, la critiquer au regard des pratiques et des apports théoriques qui la fondent.

Le débat en alpha… même avec un groupe oral débutant
Sophia Papadopoulos et Sylvie-Anne Goffinet – Décembre 2014 – In Journal de l’alpha 195 : Débat et argumentation

Dans le groupe d’oral animé par Sophia Papadopoulos, mais également lorsqu’une activité commune rassemble tous les groupes Lire et Écrire de l’implantation de Tubize, le débat occupe une place importante. Quelle que soit l’activité, Sophia et ses collègues prévoient des moments où les apprenants sont invités à donner leur avis et à écouter celui des autres.

Former les travailleurs aux questions de société : une priorité, un engagement
Alain Leduc – Décembre 2014 – In Journal de l’alpha 195 : Débat et argumentation

Depuis 2011, les mouvements ouvriers – chrétien et socialiste – fondateurs de Lire et Écrire Bruxelles, organisent 6 journées de travail par an sur les questions de société qui traversent notre pratique d’alphabétisation, à destination des travailleurs du secteur. Cet article vise à décrire et analyser le contexte de cette expérience, son déroulement, les pédagogies mises en œuvre, les richesses et les limites du projet.

Un débat d’idées sur le café philo et… le débat d’idées
Sylvie-Anne Goffinet – Décembre 2014 – In Journal de l’alpha 195 : Débat et argumentation

Au moment de la mise en chantier de ce numéro sur le débat et l’argumentation, Nadia Baragiola, ex-coordinatrice pédagogique à Lire et Écrire Communauté française, aujourd’hui retraitée, nous conseillait de prendre contact avec Aurélie Akerman (de Lire et Écrire Bruxelles) et Jean Constant (de Lire et Écrire Verviers), avec qui elle avait eu d’intéressantes discussions, sur la démarche du café philo avec elle et le débat d’idées avec lui. C’est suite à cela que nous les avons tous trois invités à participer à une table ronde pour faire écho à ces discussions et les mettre en débat…

Le café philo ou la pratique du débat à visée démocratique et philosophique
Sylvie-Anne Goffinet – Décembre 2014 – In Journal de l’alpha 195 : Débat et argumentation

Dans mon parcours de lecture, je suis allée voir du côté des ateliers et des débats philo, plus précisément chez Michel Tozzi, spécialiste de la didactique du philosopher, qui me semblait être si pas LA référence, du moins UNE référence en la matière. D’autant plus que certaines des pratiques qu’il propose dans Nouvelles pratiques philosophiques s’adressent aux adultes, à tout citoyen. Et qui dit citoyens entend cité, et qui dit cité entend aussi démocratie. Et c’est effectivement notamment dans cette voie que s’engage Michel Tozzi… la voie du débat à visée démocratique et philosophique.

Un atelier philo pour se reconnaitre hommes et femmes à travers le partage d’expériences
Pascale Lassablière – Décembre 2014 – In Journal de l’alpha 195 : Débat et argumentation

La question se pose de savoir si le lien social ne se constitue que dans la lutte pour la reconnaissance, ou s’il n’y a pas aussi à l’origine une sorte de bienveillance liée à la similitude d’homme à homme dans la grande famille humaine. Cette phrase de Paul Ricœur, je l’avais faite mienne dans la conception des ateliers philo que j’ai animés à Verviers, il y a de cela quelques années… mais cela aurait tout aussi bien pu se passer l’été dernier.

Comprendre, analyser et agir dans une société complexe : on y travaille !
Anne Loontjens et Joëlle Dugailly – Décembre 2014 – In Journal de l’alpha 195 : Débat et argumentation

Crise économique, réchauffement climatique, discrimination, histoire et immigration, inégalités à l’école… autant de thèmes citoyens abordés en atelier avec des personnes en alphabétisation, avec le soutien d’experts extérieurs. Partir des connaissances des participants, les compléter et les enrichir par des éclairages théoriques, pour déboucher sur des questionnements nouveaux, des nouveaux savoirs et… finalement, des pistes d’action.

Débat entre apprenants : comment rendre l’école plus égalitaire ? Une réflexion qui se construit…
Cécile Bulens – Décembre 2014 – In Journal de l’alpha 195 : Débat et argumentation

La démarche proposée ici est à situer dans un cadre beaucoup plus large : le travail autour de l’école, réalisé avec des apprenants de Bruxelles et de Wallonie, d’origines belge et étrangère, tous membres du réseau des apprenants de Lire et Écrire. Cette démarche visait à mieux comprendre le fonctionnement inégalitaire du système scolaire afin de pouvoir agir. Une partie de ce processus a été expliquée dans un article précédent. Après avoir retracé le cadre général, nous nous attacherons cette fois à présenter comment la question du tronc commun pour tous les élèves jusqu’à 16 ans a été placée au centre du débat.

Le débat pour relier la pensée à l’action intelligences citoyennes, entrainement mental et pédagogie des opprimés
Sylvie-Anne Goffinet – Décembre 2014 – In Journal de l’alpha 195 : Débat et argumentation

Les approches présentées ici ne sont pas neuves et nous en avons déjà parlé dans le Journal de l’alpha. Certains penseront sans doute : des choses déjà du placard ? Parce que j’aimerais vous faire part de l’intérêt que j’ai eu à les redécouvrir en lisant trois ouvrages clés. En commençant ces lectures, j’avais en tête une double question : en quoi, dans les démarches proposées, le débat est-il porteur d’émancipation ? et pourquoi ces démarches sont-elles pertinentes en alpha ?